Vous n’avez certainement pas pu passer à coté du nouveau succès cinématographique de Netflix sorti le 24 décembre dernier. Je parle bien sûr de Don’t Look Up : déni cosmique, signé Adam McKay.





















Le film débute comme n’importe quel film catastrophe pré-apocalyptique. Le synopsis est simple : des astronomes découvrent une comète de 9 km de long qui a 100% de chance d’entrer en collision avec la Terre, la détruisant entièrement. La catastrophe est prévue dans 6 mois, temps durant lequel ils vont faire tout leur possible pour informer les médias, les politiques et la société de la menace en cours. Le film n’a pas ambition d’être un film catastrophe traditionnel. Il est motivé par la crise climatique, le déni face aux preuves et affirmations scientifiques et la capacité des politiques a rester impassibles et indifférents face à de telles réalités. Ce sont les difficultés auxquelles vont faire face à leur dépend les deux astronomes, dont la découverte va être très peu prise en considération et même tournée au ridicule.

Le film bat d’entrée des records d’audience. J’avoue être surprise du succès d’un film dont le sujet principal est l’indifférence face aux alertes scientifiques, autrement dit le constat de la capacité de l’humain à rester impassible face à la menace presque inévitable qu’est la destruction du monde tel que nous le connaissons. En temps normal, ce genre de sujet n’intéresse malheureusement que moi, mes amis les « écolos » et quelques curieux mais pas un public aussi important que celui constaté. Le casting y est sûrement pour quelque chose, avec des grands noms comme Leonardo DiCaprio, Jennifer Lawrence, Timothée Chalamet, Meryl Streep, Cate Blanchett ou même Ariana Grande. Mais au-delà de ce casting de star, cette audience est peut-être tristement attirée parce que la société que dépeint le film est en réalité la nôtre et qu’elle nous parle à tous.

Pour faire réagir et intéresser ce public se sentant majoritairement peu concerné par le sujet, le réalisateur Adam McKay y associe la satire, le comique et même l’absurde. Ce choix permet à ce public de s’imprégner des enjeux dégagés dans la narration, en se reconnaissant dans la réalité qu’est celle du film ou tout du moins la comprendre. La gravité et la douleur y sont réelles, et l’emploi de l’absurde y est pour quelque chose. L’ambition est de réveiller la capacité des spectateur•rice•s à agir et réagir face à une menace d’une telle envergure qu’est la fin du monde.

Don’t Look Up : déni cosmique a permis à l’engagement et la prise de conscience écologique de dépasser les limites de la simple « sphère écolo ». Le film insiste sur la nécessité vitale de prendre conscience du monde dans lequel nous vivons, ce que nous pouvons faire pour l’améliorer en s’investissant dans cette voie. Nous ne pouvons pas qu’admirer ou tourner le dos au spectacle.
Don’t look up : l’écologie a dépassé les limites
2897 caractères — 22/01/2022
n°1_Quand le schéma se répète
n°2_"L’auberge Ganne" and the impressionism's birth
n°3_D'un bout à l'autre de l'objectif
Leonardo DiCaprio et Jennifer Lawrence dans Don't look up : déni cosmique , 2021
n°4_America: a single-mandate mook
n°5_« Trop c’est trop ? »
n°7_Le poids des feuilles volantes et des plateaux suspendus
n°8_Morgan Spurlock vs McDonald’s and co : round 2
n°6_A still life and a rock album: the meeting
n°9_Les Livres illisibles : communiquer sans les mots
n°10_Irma Boom and the Renaissance of the book
n°11_Rigueur : maître-mot de la création
n°12_A Clockwork Orange just needed that
n°13_Don’t look up : l’écologie a dépassé les limites
n°14_Instinct & book design
n°15_Un débordement sans débordement
n°16_Newspaper design : Between efficiency and uniqueness